▒  PRÉPARATION

Pour 10 litres de peinture Suédoise :
1. Dans une grande cocotte, délayer 700 g de farine (0,94 €) dans 1 litre d’eau puis ajouter 7 litres d’eau (0,23 €). Chauffer cette préparation à feu doux en la remuant pendant 15 minutes (0,05 €). Le mélange va se transformer en colle de farine.
2. Pigmenter cette colle végétale avec 2 kg de pigments (le moins cher 7,70 €/2Kg, ocre jaune)
3. ajouter 200 g (ou 2 dl) de sulfate de fer (2,71 € les 200g) dans l'eau en cours de chauffe. Il agit comme « mordant » et fongicide.
4. Chauffer à nouveau la préparation 10 à 15 minutes. Remuer avec un grand fouet pour bien incorporer le pigment et éviter que la peinture n’attache au fond de la cocotte.
Faire mijoter en remuant jusqu'à ce que la peinture devienne homogène.
5. Verser ensuite 1 litre d’huile de lin (6,66 €) qui donnera du mordant et de la résistance à la finition. L'huile de lin améliore la tenue sur des bois lisses (rabotés) et limite la tendance au délavage. Cuire à nouveau à feu doux pendant 1 quart d’heure, tout en remuant
6. Ajouter 10 cl (100 cm³) de savon noir (1,97 €), cela favorisera l’émulsion de la peinture.
7. Une fois refroidie, la peinture est prête. Rectifiez la consistance si besoin (normalement assez épaisse) avec un peu d’eau.
8. Si on veut conserver la peinture quelques semaines, on ajoute 70 grammes de sel (0,06 €) pour éviter de la voir moisir.
Au total, une dépense de 20,32€ pour 10 litres. Un litre pour 2 euros !

UN PEU DE CHIMIE

L'amidon est une molécule chimique qui se présente comme une chaîne de glucose. Si chaque wagon d'un train était une molécule de sucre (glucose), le train s'appellerait "amidon". Amidon pour les végétaux, glycogène pour les animaux (dans le foie) et cellulose pour les végétaux avec retournement d’un « wagon » sur deux. Une succession de molécules identiques (ici du sucre appelé glucose) reliées entre elles s'appelle un polymère. Il existe deux types de polymères d'amidon : l'amylose et l'amylopectine. Le premier est linéaire ; le second est arborescent. Tous deux sont des réserves d’énergie sous forme de sucres reliés entre eux, pour les plantes comme pour les animaux.
Lorsqu'on chauffe de l'amidon dans l'eau, l'eau entre dans les granules d'amidon et les dissout, formant une texture visqueuse appelée gel. C’est ce gel qui, en séchant partiellement, devient une colle. Ainsi le gel pigmenté, la peinture, adhère sur son support. La peinture suédoise adhère sur tous les supports. Avec une préférence pour le bois et le plâtre, plus poreux que d’autres supports.

LES PIGMENTS

Où trouver des pigments ? Chez le marchand, me direz-vous ! De ce point de vue, la Société des Ocres de France est incontournable (ocres-de-france.com). Elle propose 346 pigments ! Autant de nuances à découvrir. Le pigment jaune ocre, le moins cher, coûte 7,70 €/2K. Le « Sentier des ocres » à Roussillon, pas loin de chez nous, dans le Vaucluse, nous rappelle l’usage multimillénaire de ces pigments. Plus près encore, au nord de Mazaugues, près des gorges du Caramy, à l’entrée des anciennes mines de bauxite, on trouve des terres à pigment riche en oxyde de fer (rouille) et alumine. Cela peut donner des idées de collecte. Évidemment, pas question d’entrer dans les galeries désaffectées, qui s’effondrent aléatoirement !
Une ou deux couches, une couche tous les cinq ou dix ans, la peinture suédoise donne un coup de jeune à tous nos meubles et cabanes.

Un autre site internet rassemble la plupart des recettes de peintures naturelles, c’est espritcabane.com. Vous y découvrirez la peinture farine-argile-chaux, la peinture à la craie et argile brute, celle à la chaux et au lait ou pomme de terre et lait, sans oublier l’autre grande peinture de la culture suédoise, le « trätjära », un goudron de pin, rendant le bois imputrescible.
Cette fois-ci, plus d’excuses pour ne pas peindre ! A vos pinceaux ! ■