LES JARDINS D'ISSOLE

Vu dans le jardin
d'Annie & Patrice :
Urginea maritima

Urginea maritima

Vu dans mon jardin !

Scille maritime (Urginea maritima)

Cette plante méditerranéenne possède un énorme bulbe d’environ 20 cm de diamètre et jusqu'à 2 kg affleurant le sol. La particularité de cette fleur est d’avoir les feuilles en hiver et la fleur en été.

Cette floraison est particulière car elle est sous la forme d’une longue hampe florale unique portant de petites fleurs blanches étoilées très serrées en épis érigé et spiralé qui peut atteindre plus d'1,8 m de hauteur.
Durant ce mois d’août, la nôtre a grandi de 10 cm par 24 H, rapidité qui a étonné nos petits-enfants.
Voici quelque photos prises durant la floraison qui évolue au fur et à mesure que la hampe grandie. En fin de développement, la tige porte en haut les dernières fleurs, puis une zone qui semble morte et en bas une multitude de graines.
De part ces particularités, cette plante est très décorative dans un jardin.
Amitiés

Patrice

Urginea maritima
Noms communs : Scille maritime, oignon maritime, Escila , Adasogani , Squill , Basal Al Far , U'Nsul , Squill.

L'Urginea maritima ou Drimia maritima, communément appelée Scille maritime ou scille officinale, est une plante à fleurs bulbeuse qui appartient aujourd'hui à la famille des Asparagaceae, sous-famille des Scilloideae (bien qu'elle ait été autrefois classée dans les Liliaceae). Son nom scientifique actuel est Urginea maritima, Drimia maritima étant considéré comme un synonyme.

Description botanique
C'est une plante qui peut atteindre jusqu'à 1 mètre de hauteur. Elle se caractérise par un gros bulbe qui peut être soit rouge soit blanc selon les variétés (la Scille à bulbe rouge est surtout présente en Sicile, en Espagne, en Grèce et au Liban. La scille à bulbe blanc est davantage présente en Afrique du Nord).

On la trouve principalement dans les régions côtières méditerranéennes, où elle pousse naturellement dans les sols rocailleux et les terrains sablonneux. Elle est particulièrement adaptée aux climats tempérés à chauds et peut supporter des conditions relativement sèches.

Relativement rare en France, elle se développe sur des sols secs et rocailleux ainsi que sur les rivages sablonneux et est retrouvée principalement dans les zones méditerranéennes. C’est dans le département des Alpes maritimes et en Corse qu’elle est la plus présente en France.

Usages médicinaux traditionnels
La plante a une longue histoire d'utilisation en médecine traditionnelle notamment pour le traitement des affections respiratoires comme la bronchite et l'asthme bronchitique, la coqueluche, les œdèmes
Elle a même été considérée comme un possible substitut à la digitale pour certaines affections cardiaques. Mais, sa toxicité et la variation de concentration des substances actives ont conduit à son abandon, sauf sur la côte sud de la Méditerranée.

Historiquement, les vertus thérapeutiques de la scille sont connues depuis longtemps : la Scille rouge a été utilisée en médecine dès l'époque des Grecs. Elle est mentionnée dans des papyrus hébreux datés aux alentours de 1500 ans avant JC et à nouveau par l'historien Théophraste, vers 300 ans avant JC.

Les médecins d'Europe occidentale du Moyen-Âge connaissaient également la Scille rouge. Son nom est mentionné dans le “de Materia Medica”, recueil sur "l’histoire de la pharmacie exposant les connaissances sur les propriétés thérapeutiques de toute substance utilisée pour la guérison", écrit par Dioscorides, un médecin grec, pharmacologue et botaniste qui a vécu entre 40 et 90 après J.-C. Un ouvrage considéré comme le premier traité systématique de pharmacologie.

Ses bulbes, qui peuvent peser jusqu'à 2 kg, sont vendus dans les magasins, notamment en Egypte, utilisés en traitement des douleurs arthritiques, de l'œdème et comme tonique cardiaque. Ils sont utilisés depuis l’Egypte antique en tant que diurétiques, expectorant, émétiques et raticides (Tuncok et al. 1995). L'analyse des molécules chimiques présentes dans la Scille confirment parfaitement l'usage pharmacologique de la plante.

Un bufadiénolide, comme dans la peau de crapaud
Il est important de noter que la Scille rouge contient du scilliroside qui est un bufadiénolide (un des trois poisons de la peau des crapauds), particulièrement toxique provoquant des convulsions avant d'entraîner la mort chez les rongeurs.

Composition des toxiques de la peau de crapaud :
Les bufadiénolides, qui sont des stéroïdes cardiotoniques agissant sur le cœur en perturbant la pompe sodium-potassium (proche de la digitaline).
Les bufotoxines qui sont en fait des dérivés des bufadiénolides mais avec des modifications chimiques qui les rendent encore plus toxiques que les bufadiénolides. 
Les bufoténines, de la famille des tryptamines. Leur toxicité s'exprime différemment puisqu'elles ont des propriétés hallucinogènes.

DL50 (lire "dose létale 50")
La Scille rouge (Urginea maritima) a été longtemps utilisée en tant que raticide du fait de sa
forte toxicité chez le rat. La dose létale 50 du scilliroside pour le rat mâle est de 0,7 mg/kg et
de 0,43 mg/kg chez la femelle.
DL50 (lire "dose létale 50"), est la dose pour laquelle 50% d'un échantillon d'animaux meurent.
Chez le rat : DL50 entre 0,4 et 2 mg/kg !
Chez la souris : DL50 0,17 mg/kg !

En Angleterre, la Scille fut beaucoup utilisée dans la seconde partie du XIXème siècle pour lutter contre
l’invasion des rongeurs. La pratique historique consistait à déterrer les bulbes sauvages en été, à les
couper en petits morceaux et à les faire sécher. La poudre de Scille était ensuite commercialisée et ajoutée aux appâts pour rats.

Michel Brassinne

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